Raoul Coutard

Dans les années soixante, Raoul Coutard fut le directeur de la photographie d’une vingtaine de films qui définiront la nouvelle vague, marqués par une lumière douce en décor naturel et une caméra à l’épaule fluide ou des travellings d’une grande liberté.

Il a travaillé avec Pierre Schoendoerffer, François Truffaut, Jacques Demy, Tony Richardson, Costa-Gavras, Nagisha Oshima et Philippe Garrel, mais il sera à jamais lié à Jean-Luc Godard avec lequel il a tourné presque vingt films.

La filmographie de Raoul Coutard comprend : À bout de souffle, Lola, Une femme est une femme, Chronique d’un été, Jules et Jim, Le Mépris, La Peau douce, Alphaville, La 317ème section, Pierrot le fou, Z, Le Crabe-tambour et Le Cœur fantôme.

Il a reçu de nombreuses récompenses, dont un César pour la photographie du Crabe-tambour, le Grand Prix Technique du Festival de Cannes pour Passion, un International Award de l’ASC (American Society of Cinematographers) pour l’ensemble de sa carrière.
Hoa-Binh, qu’il a réalisé, a obtenu le Prix de la Première Œuvre au Festival de Cannes 1970 et le Prix Jean Vigo.
Portrait d’un grand homme du cinéma français.

Willy Kurant : Avant de faire du cinéma, tu étais photographe. Quelle impression, la première fois que tu regardes dans le viseur d’une caméra ?

Raoul Coutard : J’avais déjà regardé dans un viseur de caméra, mais si je demandais pourquoi il y avait des petites barres dans le viseur de l’Arri II, personne ne répondait. Personne ne m’aurait dit que ces trois petites barres empêchaient les retours de lumières parasites sur l’image ! C’est le goût ou le besoin du secret, et pas que chez les reporters, regardez notre illustre collègue, qui a changé les références Wratten de ses filtres pour que l’on ne sache pas ceux qu’il utilisait.

J’ai un très bon copain qui m’a dit, le jour où on est parti, en me serrant la main : « Nous espérons tous que tu vas te casser la gueule ! »