Le relief

Alain Derobe nous invite à une projection en relief-maison, installée pour l’occasion sur un des plateaux de La fémis : il apporte son propre écran et sa paire de projecteurs (voir page suivante), avec l’aide de Lucie Baudinaud et de Céline Tricart. Ce sont deux projecteurs HD ordinaires superposés, dont l’objectif est filtré par un polarisant, qui envoient les images sur un écran métallisé de quatre mètres de base.

Il projette d’abord Le Réveil des géants d’Auvergne (2006), film produit pour Vulcania, puis Les Héros de Nîmes, (2005) qui retrace des étapes importantes de l’histoire de la ville, de l’antiquité à nos jours.

Reproduire ici toutes les notions (optiques, cognitives, mathématiques, mécaniques...) préalables à l’appréhension du cinéma en relief serait bien long, et ce n’est pas l’objet de la revue.

Retenons toutefois que « La stéréoscopie consiste à présenter à chaque œil une image déplacée par rapport à celle présentée à l’autre œil. Elles peuvent être plus ou moins déplacées, pas forcément dans leur ensemble, mais par morceaux, par éléments de ces images. Ce qui fait la profondeur, ce sont les différences de placement entre les images. »

Elles sont plus ou moins écartées l’une de l’autre. En projection, pour qu’elles soient :
 Au plan de l’écran, elles sont superposées. C’est plat.

 En relief creux (« lointains et demi-lointains »), l’image-œil droit va plus à droite, l’image-œil gauche va plus à gauche, en ne dépassant pas 6,5 cm d’écartement (valeur moyenne du chiasma, la distance entre les yeux dans l’anatomie humaine). Au-delà de cet écartement, on ferait diverger les yeux, et c’est non seulement inutile, mais interdit par la vision ! (cf. illustration dans la zone multimedia)

 En relief positif (« le jaillissement »), l’image-œil droit part vers la gauche, et l’image-œil gauche vers la droite : elles se croisent, et s’écartent l’une de l’autre dans l’autre sens. Les yeux convergent, et plus l’écartement est fort, plus le relief est fort. Il se mesure en proportion de la distance œil-écran.
Plus l’écran est grand, et plus la distance œil-écran est grande, plus les reliefs sont forts, et situés plus ou moins en avant du plan de l’écran. C’est ce qui s’appelle la « boîte scénique ». On peut la créer, la régler, l’aménager, selon les règles d’une convention, comme toute représentation picturale. Sa création commence dès les premiers réglages, à la prise de vues !

Alain Derobe est un pédagogue patient... Il explique et exploite ce qu’il nous montre. C’est une leçon de choses en continu. Au fil des images projetées, et au fil de sa pensée, il évoque certaines notions et anecdotes.